Précieux témoin de l’établissement des communautés anglophones dans Portneuf, l’église Saint-Bartholomew est le plus vieux temple anglican de la région et le plus ancien lieu de culte de Saint-Raymond. 

Érigée en 1840 dans le Grand Rang, l’église offre un premier lieu de culte aux fidèles venus coloniser la seigneurie de Bourg-Louis à partir des années 1830[1]. Majoritairement immigrants d’origine britannique[2], les habitants de la seigneurie sont visités dès 1838 par le révérend William Wait (1783-1863), un pasteur anglican qui dessert la mission de Bourg-Louis. Toutefois, ce n’est qu’en 1848 qu’un presbytère est construit, où  logera le révérend Richard Lewis, premier pasteur résident[3]. À peine 15 ans plus tard, l’édifice ne satisfait plus au besoin et un second presbytère est construit, en 1863, en face de l’église. Le pasteur qui y emménage déplore, deux ans plus tard, l’inconfort de la demeure. Qu’à cela ne tienne, puisqu’il y aura un pasteur résident jusqu’en 1874 seulement. Le bâtiment subsiste jusqu’au début du 20e siècle, avant d’être vendu et déconstruit. Seules les fondations de pierre demeurées longtemps visibles attestaient de la présence du presbytère au siècle passé. 

L’église d’apparence modeste, construite sur un terrain offert par le seigneur de l’époque, est caractéristique de l’architecture rurale des lieux de culte britanniques dans la province à l’époque et témoigne du développement des cantons dans le nord de la région. Ayant subi peu de transformations depuis sa construction, on y retrouve encore un foyer surmonté d’un manteau de cheminée du côté gauche, de même que l’autel, la chaire, les bancs et les boiseries d’origine. Les modifications les plus importantes apportées au temple ont été faites dans les années 1960 alors que les murs ont été recouverts d’un placage préfini et le sol d’un tapis, et que les bancs ont été peints. 

Contrairement à la majorité des lieux de culte de la région de Portneuf, l’église Saint-Bartholomew n’est pas l’œuvre d’un architecte, mais a été construite par l’entremise d’une corvée des fidèles venus défricher le territoire. Bien que construite en 1840, c’est seulement en 1852 qu’elle est consacrée par le Bishop Mountain. 

Bordée de pins imposants, l’église, ainsi que le cimetière l’entourant, est citée immeuble patrimonial par la municipalité depuis 2002. Le cimetière est un important lieu de mémoire de la population anglophone venue s’y établir. On y retrouve par ailleurs la pierre tombale[4] du troisième seigneur de Bourg-Louis, Bernard-Antoine Panet qui a fortement contribué au développement du territoire.